Violentes émeutes minières du 04 octobre en Haute Guinée : 60 personnes inculpées pour incendie, vol et meurtre à Siguiri.
La justice guinéenne a annoncé l’inculpation de 60 personnes pour incendie volontaire, vol et meurtre à la suite d’une violente émeute survenue sur le site de la société Weily Mining, une entreprise minière privée opérant dans la région aurifère de Siguiri, au nord-est du pays.
Selon le procureur de Siguiri, Ibrahima I. Camara, les troubles ont éclaté le 4 octobre, après que des habitants ont exigé la libération de 17 personnes arrêtées lors d’un précédent incident de vandalisme sur le même site. La tension est rapidement montée, menant à une attaque d’ampleur contre la mine :
« Les manifestants ont incendié dix bus, deux pick-up – dont un appartenant à la gendarmerie – ainsi que deux bâtiments », a précisé le procureur dans un communiqué. Le bilan est lourd : deux morts et plusieurs blessés ont été enregistrés. Les chefs d’accusation incluent incendie volontaire, destruction de biens et complicité de meurtre.
Weily Mining, qui avait exporté son premier lot d’or du site de Niagassola en septembre 2024, n’a pas souhaité commenter l’affaire. Cette flambée de violence met en lumière les tensions croissantes dans la région de Siguiri, déjà connue pour abriter plusieurs mines à ciel ouvert du géant AngloGold Ashanti, et pour les affrontements récurrents entre compagnies minières et orpailleurs artisanaux illégaux.
La Guinee, entre richesses du sous-sol et frustrations des populations :
La Guinée, riche en ressources naturelles, détient les plus grandes réserves mondiales de bauxite et d’importants gisements de fer à Simandou. Cependant, les promesses économiques peinent à se traduire en développement local tangible. Depuis son arrivée au pouvoir en 2021, la junte militaire a entrepris une politique de renégociation des contrats miniers, de relance des projets industriels et d’augmentation des revenus de l’État issus du secteur extractif.
Les autorités ont confirmé qu’une enquête conjointe sera menée par la police et la gendarmerie pour déterminer les responsabilités dans ces événements tragiques. Cette affaire illustre une nouvelle fois la fragilité du climat social autour des activités minières en Guinée ,un secteur clé pour l’économie nationale, mais qui reste marqué par des inégalités, des frustrations locales et des tensions persistantes entre populations et entreprises exploitantes.